Que se passe-t-il après 24h de jeûne chez une personne en surpoids (1m65 pour 90 kilo) ?

 Voici ce qui se passe généralement dans l'organisme d'une personne en surpoids après 24h de jeûne 

  1. Glycogénolyse (0 à 12h) : L'organisme puise d'abord dans ses réserves de glycogène (sucres stockés dans le foie et les muscles). La glycémie est maintenue stable.
  2. Lipolyse (12 à 24h) : Une fois les réserves de glycogène épuisées, l'organisme commence à brûler les graisses pour produire de l'énergie via la lipolyse (dégradation des triglycérides en acides gras et glycérol). Les corps cétoniques commencent à être produits.
  3. Protéolyse (après 24h) : Si le jeûne se poursuit au-delà de 24h, l'organisme peut commencer à dégrader les protéines musculaires pour fournir des acides aminés au foie qui seront transformés en glucose (néoglucogenèse).
  4. Métabolisme ralenti : Pour économiser l'énergie, le métabolisme de base diminue. La dépense énergétique de repos peut baisser de 5 à 10%.
  5. Diminution de l'insuline et augmentation du glucagon : Ces changements hormonaux facilitent la lipolyse et la production de corps cétoniques.
  6. Autophagie : Le processus d'autophagie (recyclage des vieilles protéines et organites cellulaires) augmente après 24h, ce qui aurait des effets bénéfiques.

Le ressenti peut être une sensation de faim, fatigue, irritabilité, difficultés de concentration. Les effets dépendent de l'état de santé initial et varient selon les individus. Un suivi médical est conseillé. Le jeûne prolongé peut entraîner des carences et une perte de masse musculaire si répété fréquemment.

Durant le 2ème jour de jeûne (24h à 48h), voici ce qui se passe généralement dans l'organisme 

  1. Cétose : La production de corps cétoniques par le foie s'intensifie. Ces derniers deviennent le carburant principal du cerveau, économisant le glucose.
  2. Lipolyse accrue : La dégradation des graisses se poursuit et s'accentue pour fournir de l'énergie. Le taux d'acides gras dans le sang augmente.
  3. Néoglucogenèse : Le foie continue de produire du glucose à partir d'acides aminés et du glycérol libéré par la lipolyse pour maintenir une glycémie minimale.
  4. Protéolyse : Si l'apport en protéines est insuffisant, la dégradation des protéines musculaires se poursuit pour fournir des acides aminés à la néoglucogenèse.
  5. Baisse de la sécrétion d'insuline et augmentation de la sensibilité à l'insuline : Ces adaptations hormonales facilitent la mobilisation des graisses.
  6. Activation de SIRT1 et FOXO : Des voies de signalisation cellulaire (SIRT1, FOXO) sont activées, déclenchant des mécanismes de protection et de réparation cellulaire.
  7. Augmentation du stress oxydant : Les niveaux de stress oxydant peuvent augmenter transitoirement.

Le ressenti peut inclure une diminution de la sensation de faim, une amélioration de la clarté mentale grâce aux corps cétoniques, mais aussi une fatigue, une irritabilité et des troubles de concentration qui peuvent s'accentuer.Ces effets dépendent de l'individu, de son état de santé initial et de sa composition corporelle. Un suivi médical reste indispensable, surtout pour les personnes en surpoids qui peuvent avoir des comorbidités. Un jeûne prolongé non encadré peut être délétère.

Au cours du 3ème jour de jeûne (48h à 72h), l'organisme continue de s'adapter à l'absence d'apport alimentaire :

  1. Cétose établie : La production de corps cétoniques est maintenant optimale, ils sont devenus le carburant principal de l'organisme, épargnant le glucose pour le cerveau.
  2. Lipolyse maximale : La dégradation des graisses atteint son maximum pour fournir de l'énergie. Le taux d'acides gras dans le sang reste élevé.
  3. Néoglucogenèse ralentie : La production de glucose par le foie à partir d'acides aminés et de glycérol diminue car les besoins en glucose sont réduits grâce aux corps cétoniques.
  4. Protéolyse ralentie : La dégradation des protéines musculaires diminue car l'organisme économise les protéines grâce à l'utilisation des corps cétoniques et à la baisse de la néoglucogenèse.
  5. Sensibilité à l'insuline augmentée : L'insulino-résistance diminue, améliorant l'utilisation du glucose par les cellules.
  6. Autophagie accrue : Le processus d'autophagie continue de s'intensifier, favorisant le recyclage des composants cellulaires endommagés et la réparation des cellules.
  7. Diminution de l'IGF-1 : Les niveaux d'IGF-1 (facteur de croissance) diminuent, ce qui pourrait avoir des effets bénéfiques sur la longévité cellulaire.

Le ressenti peut inclure une stabilisation de la sensation de faim, une amélioration de la clarté mentale, mais aussi une fatigue persistante, une perte de masse musculaire et des carences nutritionnelles qui s'accentuent. Un jeûne aussi prolongé comporte des risques importants, en particulier pour une personne en surpoids qui peut avoir des problèmes de santé sous-jacents. Cela peut induire des troubles électrolytiques, une déshydratation, une hypotension orthostatique et aggraver des pathologies préexistantes. Un suivi médical est absolument nécessaire. Le jeûne prolongé ne doit pas être entrepris sans supervision médicale.

La perte de poids durant un jeûne de 3 jours dépend de nombreux facteurs individuels tels que le métabolisme de base, la composition corporelle, le niveau d'activité physique et l'état d'hydratation.

En moyenne, une personne peut perdre environ 0,5 à 1 kg par jour durant les premiers jours d'un jeûne, mais cette perte est largement due à une perte d'eau, de glycogène et de masse musculaire, et non uniquement à une perte de graisse. Donc, pour une personne de 90 kg, on pourrait estimer une perte de poids d'environ 1,5 à 3 kg sur 3 jours de jeûne. 

  1. Cette perte de poids initial est largement due à une perte d'eau, car chaque gramme de glycogène est stocké avec environ 3 grammes d'eau. Lorsque les réserves de glycogène sont épuisées, cette eau est éliminée.
  2. Une partie de cette perte de poids provient également d'une perte de masse musculaire, car l'organisme puise dans les protéines musculaires pour maintenir la glycémie par néoglucogenèse.
  3. La perte de graisse, bien qu'elle ait lieu, est proportionnellement moins importante dans les premiers jours de jeûne.
  4. Lorsque la personne recommencera à manger, une partie du poids perdu (eau et glycogène) sera rapidement reprise.

Un jeûne prolongé sans suivi médical peut être dangereux, particulièrement pour une personne en surpoids qui peut avoir des problèmes de santé sous-jacents. La perte de poids ne doit pas se faire au détriment de la santé. 

Si la personne en surpoids poursuit son jeûne jusqu'au 7ème jour, son corps continuera de s'adapter à l'absence prolongée de nourriture :

  1. Cétose maintenue : Les corps cétoniques restent la principale source d'énergie de l'organisme.
  2. Lipolyse soutenue : La dégradation des graisses se poursuit pour fournir de l'énergie, mais à un rythme qui peut commencer à diminuer.
  3. Néoglucogenèse et protéolyse minimales : La production de glucose par le foie et la dégradation des protéines musculaires sont réduites au minimum grâce à l'adaptation de l'organisme à l'utilisation des corps cétoniques.
  4. Autophagie maximale : Le processus d'autophagie atteint son maximum, favorisant le recyclage des cellules endommagées et potentiellement dysfonctionnelles.
  5. Diminution du métabolisme de base : Pour économiser l'énergie, le métabolisme de base continue de diminuer.
  6. Risque accru de carences nutritionnelles : Le risque de carences en vitamines, minéraux et acides aminés essentiels augmente significativement.

Quant à la perte de poids, elle pourrait atteindre environ 5 à 10 kg pour une personne de 90 kg sur une période de 7 jours. 

  • Une grande partie de cette perte de poids provient de la perte d'eau, de glycogène et de masse musculaire, et non uniquement de la perte de graisse.
  • La perte de masse musculaire peut être significative après 7 jours de jeûne, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur le métabolisme et la santé en général.
  • Lorsque la personne recommencera à manger, une partie du poids perdu (eau et glycogène) sera rapidement reprise.

Un jeûne de 7 jours sans suivi médical est extrêmement dangereux et peut avoir de graves conséquences sur la santé, en particulier pour une personne en surpoids. Cela peut entraîner des troubles électrolytiques sévères, une déshydratation, une hypotension, des carences nutritionnelles, une perte de masse musculaire importante et aggraver des pathologies préexistantes. Un tel jeûne ne doit jamais être entrepris sans une supervision médicale étroite. 

La perte de graisse commence dès les premières 24 heures de jeûne, mais elle s'accentue progressivement au fil des jours.

  1. 0-12 heures : L'organisme puise principalement dans ses réserves de glycogène pour maintenir la glycémie. La perte de graisse est minime.
  2. 12-24 heures : Une fois les réserves de glycogène épuisées, l'organisme commence à brûler les graisses par la lipolyse pour produire de l'énergie. La perte de graisse devient plus significative.
  3. 24-48 heures : La lipolyse s'accentue et la production de corps cétoniques par le foie augmente. La perte de graisse continue de s'accélérer.
  4. 48-72 heures : La lipolyse atteint son maximum et les corps cétoniques deviennent la principale source d'énergie. La perte de graisse est alors optimale.
  5. 72 heures et plus : La lipolyse se poursuit à un rythme soutenu, bien qu'elle puisse commencer à diminuer légèrement au fil des jours en raison de l'adaptation de l'organisme.

Si la perte de graisse s'accentue au fil des jours de jeûne, la perte de poids globale n'est pas uniquement due à la perte de graisse. Une partie significative de la perte de poids provient de la perte d'eau, de glycogène et de masse musculaire, en particulier lors des premiers jours de jeûne.

ATTENTION 

  1. Carences nutritionnelles : Des cycles répétés de jeûne prolongé peuvent entraîner des carences en vitamines, minéraux et acides aminés essentiels, car il est difficile de combler les besoins nutritionnels dans les courtes fenêtres d'alimentation.
  2. Perte de masse musculaire : Chaque période de jeûne prolongé entraîne une perte de masse musculaire, qui peut être difficile à récupérer dans les courtes périodes d'alimentation. Cela peut ralentir le métabolisme à long terme.
  3. Déséquilibres hormonaux : Des cycles de jeûne répétés peuvent perturber l'équilibre hormonal, en particulier les hormones régulatrices de l'appétit et du métabolisme comme la leptine et la ghréline.
  4. Rapport malsain à la nourriture : Alterner entre des périodes de jeûne strict et des périodes d'alimentation peut favoriser un rapport malsain à la nourriture et augmenter le risque de troubles du comportement alimentaire.
  5. Difficulté à maintenir sur le long terme : Cette approche est difficile à maintenir sur le long terme et peut conduire à des effets yo-yo sur le poids et la santé.

Aadoptez une approche responsable pour perdre de la graisse et maintenir un poids santé. Cela peut inclure :

  1. Un déficit calorique modéré et sur le long terme
  2. Une alimentation équilibrée et riche en nutriments
  3. Une activité physique régulière
  4. Un sommeil et une gestion du stress adéquats

Si le jeûne intermittent est envisagé, il est préférable d'opter pour des fenêtres de jeûne plus courtes et plus fréquentes (par exemple, 16 heures de jeûne suivies de 8 heures d'alimentation chaque jour), toujours sous la supervision d'un professionnel de santé. L'objectif doit être d'adopter des habitudes alimentaires et un mode de vie sains, plutôt que de recourir à des méthodes extrêmes qui peuvent compromettre la santé à long terme.

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